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La joie au cœur des groupes

Titre : La joie au coeur des  groupes

Auteurs : Camille Lamouille & Daniel Chernet

lu en mars 2024

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Intervision Saint Médard, il était une fois un groupe …

J’ai lu plusieurs livres sur la dynamique d’équipe, la facilitation de groupe et sur les outils à mettre en place pour développer le potentiel d’un collectif. Rien ne vaut l’expérimentation. Cet article présente notre vécu sur la mise en place et notre apprentissage au sein du groupe que je nomme « Intervision Saint-Médard ». Nous avons fait face à nos difficultés. Nous nous sommes appuyés sur notre richesse. Par cet exemple, peut-être y trouverez-vous une inspiration pour créer vous aussi une force collective ?

L’objectif de cet article est de partager notre expérience pour inciter d’autres groupes à travailler en collectif. Laisser le groupe avancer de lui-même est la plus belle et enrichissante expérience. Elle est aussi la plus efficace et la plus performante.

Le 25 février 2023, le group s’est donné rendez-vous au café Kappuccino de Saint-Médard-en-Jalles. Nous sommes tous des coachs passionnés. Nous ne disposions pas de la salle habituelle où nous pouvons nous isoler pour réaliser nos bulles de coaching. Aujourd’hui nous nous retrouvons pour le plaisir de se revoir après 3 mois d’absence. La salle du Kappuccino est petite. Seulement 3 tables pouvant contenir 4-6 personnes sont disposées. La baie vitrée donnant sur une rue non passante offre au café un espace bien aéré et lumineux. La carte des mets, elle, est bien fournie. Nous rigolons de nos manières personnelles à chacun à faire nos choix de thé, café et gourmandises. Nous étions cinq. Deux d’entre nous ont dû se désister pour raison familiale et personnelle.

Geoffrey arrive avec un projet en tête. Il nous l’avait annoncé sur WhatsApp sans nous dire de quoi il s’agissait. Il souhaite mettre en lumière notre apprentissage à travers une conférence pour l’Agile Tour Bordeaux en octobre prochain. Le groupe se remémore alors les valeurs fortes qui nous caractérisent. Les idées fusent et se renchérissent à la projection de partager notre expérience. Comment avons-nous surmonté nos difficultés ? Les débats sont animés. Nous nous connaissons tous depuis 6 mois maintenant. Chacun s’exprime et prend part à cette suite de notre aventure. 

Cet article décrit comment le groupe a été créé. Il est le résultat de la deuxième itération d’une formule inventée par Nathalie Z et moi. Je décris la mise en place de la première itération avec le groupe de Saint-Médard S1. Les chapitres suivants développent davantage la dynamique du groupe S2. Comment a-t-il réussi à définir sa propre organisation pour travailler tous ensemble ?

La problématique principale se situait autour du fonctionnement du groupe avec ses 7 participants. Il y avait une bonne entente dans le groupe, une bonne alliance. La volonté d’apprendre des uns et des autres était présente. L’envie de prendre soin et la bienveillance nous animés. Et pourtant, à la fin de nos rencontres, nous partions « brisés ». A chaque séance le groupe mettait en cause l’organisation. Le mode opératoire des bulles de coaching a été revu à plusieurs reprises mais le groupe ne fonctionnait pas. Que manquait-il ? Comment le groupe peut surmonter cette problématique ? Cet article présente le cas d’école du fonctionnement d’un groupe avec son apprentissage par lui-même pour faire face à ses propres difficultés. J’espère que cette écriture vous retranscrira la magie du collectif par son caractère sincère et authentique.

Bonne lecture.

La première itération

Les bulles de coaching

Avant toute chose, qu’est-ce qu’une bulle de coaching ? La bulle de coaching est un moment ajusté dans le temps pour pratiquer le coaching dans un cadre sécurisé. Créer l’alliance, adopter une posture d’accueil, d’écoute, de reformulation et de questionnement, avoir un regard bienveillant et non jugeant, … autant de techniques à la portée du coach qui nécessitent de l’entrainement et de la prise de recul pour pouvoir aider l’autre à avancer dans ses problématiques et trouver ses propres solutions.

J’ai découvert les bulles de coaching en 2019 avec les Coaching Dojo organisés sur Bordeaux via la plateforme Meetup. Les Coaching Dojo rassemblent une trentaine de participants novices et 5 coachs. Initié par Chris Deniaud et Fabrice Aimetti, leur objectif était de faire connaître le coaching par l’expérimentation. Sur une journée, des petits groupes sont créés. L’ambiance est conviviale. Chacun des 5 coachs se retrouve avec 5/6 participants. Dans la bonne entente, le coach fait découvrir le rôle du coaché, du coach et de l’observateur. Sur une séquence de 20 minutes, le coach novice pose des questions pour accompagner le coaché sur la résolution d’une problématique. Le débrief fait avancer le groupe sur sa pratique.

 Le commencement d’une histoire, le 30 septembre 2021

Suite à ma découverte des Coaching Dojo et de mes différentes rencontres, j’ai suivi la formation de Coach Professionnel à l’IAE de Bordeaux.

Nathalie Z et moi faisions la formation de Coaching professionnel à l’IAE de Bordeaux. C’était en 2020-2021. Nous étions encore en milieu d’année de la formation que Nathalie Z m’appelle après une session de groupe de travail pour me dire qu’après la formation de l’IAE, elle souhaitait continuer à travailler avec moi. Notre avenir était encore flou suite à la formation mais je lui ai confirmé mon souhait réciproque.

C’est alors, pendant une belle après-midi d’une journée encollée de fin d’été, le 30 septembre 2021, nous étions sur la terrasse à la maison de Marcheprime pour définir ce que nous avions envie de faire. Notre objectif était de continuer à s’entraîner et à progression dans notre pratique du coaching.

S’entraîner au coaching, oui mais cela faisait déjà un an que nous progressions ensemble. Nous voulions échanger et partager avec d’autres personnes. Depuis 2 ans, je travaillais de mon côté, régulièrement avec un groupe de pratique que je trouvais stable. Je trouvais que c’était une chance d’avoir réussi à nous trouver et à avancer ensemble. Mon souhait était de ne pas perturber ce premier groupe de pratique et ne pas le mettre en « concurrence ».

Ce groupe avait été constitué suite à une rencontre à un Coaching Dojo. Carole avait annoncé oralement son souhait de créer un groupe de pratique. Nous étions 4 motivés. Lors de nos premières rencontres, nous avions pu profiter d’une salle dans une entreprise. Puis à la suite du premier confinement, nous avons essayé de continuer en vision et les circonstances du groupe ont fait que nous sommes toujours restés à distance pour nos pratiques communes. 

Mon souhait pour le groupe d’intervision Saint Médard était alors de constituer un groupe de pratique différent du groupe Bulle de coaching Pole Emploi. Avec Nathalie Z, on s’orienta vers un groupe en présentiel constitué de 8 personnes.

Quels sont les autres éléments que nous avions définis pour la mise en place de la formule « Intervision Saint Médard » lors de cette belle après-midi en terrasse ?

Pour réunir 8 personnes en présentiel, nous nécessitions d’une salle et d’astuces pour veiller à l’engagement et à la disponibilité des dates pour chacun des participants.

Nathalie Z eu l’idée de demander d’utiliser la salle d’une association dans laquelle elle était engagée pour des activités bénévoles. Une salle située à Saint Médard en Jalles.

Nous définissions les horaires de 9h30 à 12h les samedis matin sur 5 dates dans le semestre afin de limiter les impacts dans nos vies personnelles et nos vies professionnelles.

Nous convenons des sessions de 6 mois pour avoir une date de début et une date de fin sur lesquelles les participants puissent se projeter vis-à-vis de leur activité. A la fin de chaque session, nous nous autorisons le droit de tout arrêter ou reconduire la formule en repartant d’une feuille blanche.

Nous définissons 5 dates : Samedi 8 janvier, samedi 5 février, samedi 12 mars, samedi 9 avril, samedi 14 mai. Prévoir uniquement 4 dates dans le semestre ne permettrait pas la vie d’un cycle complet de création de groupe. Prévoir 6 dates surchargeait nos plannings. Une séance par mois nous paraissait correctement équilibré.

Nous actons un engagement de 10 euros afin d’avoir un groupe stable sur le semestre et de donner le caractère professionnel. Nathalie Z m’a partagé son malaise par rapport à ces 10 euros mais l’engagement n’est-il pas la clé de la réussite en coaching ? Nous avons essayé nos premières communications avec ses 10 euros d’engagement kit à s’adapter ultérieurement.

Il nous restait à trouver les participants. Nous avons d’abord transmis un mail explicitant notre projet à l’ensemble de nos camarades de promotion 2020-2021 de la formation coaching à l’IAE de Bordeaux. Nous avons défini les critères pour participer l’intervision saint Médard en Jalles.

Critère 1 : Avoir réalisé une formation en coaching professionnel. Nous tenions à ce que chaque participant dispose des bases et l’état d’esprit du coaching. Nous tenions à ce que l’intervision Saint-Médard NE soit PAS confondu avec de la formation ou de la supervision. Avoir un diplôme n’était pas pour autant nécessaire.

Critère 2 : Accepter les participants par ordre d’arrivée une fois qu’il a confirmé sa volonté d’intégrer le groupe. Cela nous a permis d’éviter la lourde tâche de choisir et d’exclure certains mais pas d’autres. De plus les premiers arrivés ne sont-ils pas les plus motivés ?

Le premier groupe Intervision 2022 – S1

Nathalie F, également dans notre promotion de l’IAE de Bordeaux, est la première à avoir confirmé son souhait de participer à l’intervision Saint Médard. 2 autres personnes de notre promotion avaient montré de l’intérêt mais sans confirmer leur choix.

Nous étions 3. Pour compléter le groupe, j’ai diffusé un POST LinkedIn. Carole et Anissa ont alors rapidement rejoint le groupe et nous avons mis en place un groupe WhatsApp pour faciliter les communications de groupe.

J’étais, à cette époque-là, en formation en clean coaching. Dorothée a été également intéressée pour participer à notre groupe de pratique. Par contre, Dorothée habite à Paris. Après discussion avec Nathalie Z, nous avons fait le choix interroger le groupe existant pour décider entre rester un groupe de 5 en présentiel ou faire grandir le groupe à 6 personnes avec un mode hybride. Le mode hybride incluant Dorothée à été le choix du groupe.

Notre groupe était alors de 6 personnes et nous n’avons pas mis d’avantage d’effort pour monter à 8 personnes. Pour un premier essai, 6 participants nous paraissaient correspondre à notre besoin initial. Notre groupe d’intervision 2022 – S1 est créé.

L’organisation et la désorganisation de la première séance

Avant de se retrouver tous ensemble pour la première fois dans la salle de l’Intervision 2022 S1, nous avons fait le point avec Nathalie Z sur l’organisation et l’animation de cette première séance. Nous avons commencé à mettre en place l’organisation de cette première séance et imaginé le déroulement phase après phase. Puis finalement, nous avons opté pour un groupe autonome et auto-organisé. Nous avons effacé notre préparation de cette séance.

Nous avons prévu :

  • Le café et les chocolatines,
  • Le matériel nécessaire pour la co-construction en groupe et le mode hybride
  • Une introduction pour rappeler le fonctionnement de l’intervision et l’intention posée
  • Un tour de table de 5min chacun pour se présenter et préciser ses propres attentes vis-à-vis des séances d’intervision
  • Un premier exercice de pratique
Fonctionnement du groupe S1

Le groupe a ainsi défini son propre fonctionnement. Il a aussi exprimé ses attentes. Le groupe a pu entendre les attentes des autres. Ceci a mis en évidence les origines diverses du groupe avec des pratiques du coaching de différents horizons.

les attentes du groupe S1

 

Nous avons expérimenté un premier coaching tournant à 6, en mode hybride.

 Les séances suivantes de l’intervision 2022-S1.

Le mode hybride a très bien fonctionné. Dorothée, à distance, faisait partie intégrante du groupe.  Le mode hybride a même été très apprécié par le reste du groupe car il leur a permis, sans contrainte, de participer à distance suite à divers problèmes de santé. Le groupe a été très à l’aise avec le mode hybride. Nous disposions d’un simple PC et d’une pieuvre permettant un son correct.

Le fonctionnement de notre coaching tournant consistait à définir un coaché avec une problématique donnée. Un premier coach démarrait le coaching, puis après quelques minutes, chaque coach proposait une question pour poursuivre le coaching. Le coaché choisissait la question avec laquelle il voulait poursuivre son coaching. Puis, le propriétaire de la question poursuivait le coaching quelques minutes avant le changement suivant.

Le mode hybride n’a pas été une complication au fonctionnement du groupe. La bonne entente des participants permettait l’enchainement des questions et l’organisation entre les coachs. Nous faisions tourner le rôle du coach plus ou moins rapidement avec toujours la volonté de nous améliorer dans notre pratique. Nous faisions un ou deux coachings dans la séance.

En complément de la pratique, le groupe a défini des temps de partage. Il s’agit de présenter en quelques minutes une notion ou technique de coaching. Par exemple, Dorothée a présenté le clean coaching. Anissa a présenté la Gestalt.

Volontairement, les participants proposaient instinctivement un temps de resynchronisation en début de séance. L’envie d’échange était bien présente. Les idées ne manquaient pas. Ice-breaker en image ou ice-breaker dans le son avec un djembé, avec des questions ou à chacun son style. Nous avions tous plaisir de nous retrouver et prendre de nos nouvelles après un mois d’attente et continuer à progresser ensemble.

La clôture de l’intervision 2022 – S1, le samedi 14 mai

A la fin de la session, lors de la dernière séance du 14 mai 2022, nous avons gardé un créneau pour partager ensemble les points selon nous à améliorer et à conserver. L’ensemble du groupe était partant pour reconduire la formule sur le semestre suivant.

Pour clôturer la session nous sommes allés au restaurant Le bistrot Gare de Saint Médard.

Photo du semestre S1 au bistrot Gare

La deuxième itération

Un nouveau groupe pour l’Intervision 2022-S2

L’idée de base de la formule était un groupe de 8 personnes. En diffusant un nouveau POST sous LinkedIn, Sabine et Geoffrey ont intégré le groupe pour le nouveau semestre. Avoir 2 personnes de plus dans le groupe redistribue les cartes des relations au sein du groupe. Cela a permis de bien dissocier le semestre 2022 – S1 et le semestre 2022 – S2. Ma préoccupation première concernait le temps de parole de chacun. Sur une même durée de temps (c’est à dire 2h30, de 9h30à12h) le groupe de 8 personnes allait s’exprimer. L’idée était de valoriser les idées de chacun tout en contrôlant le temps. Finalement Dorothée a choisi de ne pas réintégrer le groupe pour des raisons personnelles. Nous étions alors 7 en présentiel exclusivement.

Nos profils :

  • Nathalie F, salariée dans l’accompagnement professionnel et en cours de création de sa propre activité, formée au coaching professionnel à l’IAE
  • Anissa, salariée dans un centre de formation, anciennement indépendante, formée à la Gestalt
  • Carole, salariée dans la comptabilité, formée au coaching professionnel à l’IAE
  • Sabine, indépendante dans l’accompagnement dans le repositionnement professionnel, formée au coaching professionnel à l’IAE, à l’accompagnement des émotions et à l’approche narrative
  • Geoffrey, salarié dans l’accompagnement technique des équipes, l’Agilité, le DevOps et Accelerate. Accompagnant dans la prise de parole.
  • Nathalie Z, salariée dans la comptabilité, formée au coaching professionnel à l’IAE, coach bénévole dans la reconversion professionnelle
  • Alice, salariée de consultant dans les équipes techniques, formée au coaching professionnel à l’IAE, au clean coaching et à l’accompagnement des émotions
Commencement d’une nouvelle session

Pour intégrer les 2 nouvelles personnes et pour redéfinir nos bonnes pratiques, nous avons pris un temps d’échange sur nos souhaits et attentes de ce nouveau groupe de pratique.

Définition des attentes du groupe

 

Nos souhaits étaient disparates mais cela nous a permis de commencer à nous connaître et à susciter l’intérêt des uns envers les autres par nos expériences et pratiques variées.

Les rendez-vous étaient pris :

  • Samedi 10 septembre
  • Samedi 15 octobre
  • Samedi 19 novembre
  • Samedi 17 décembre
  • Samedi 7 janvier

 

Nous nous sommes appuyés sur l’expérience acquise du semestre précédent et avons repris les coachings tournants, dès la première séance de septembre. Suite au retour de la clôture du semestre précédent, nous avons ajouté le rôle d’observateur. Nous aimons explorer de nouvelles choses. Sabine a pris le rôle d’observatrice. Anissa a proposé un sujet et a pris le rôle de coaché. Nous avons fait tourner le rôle du coach aux 5 autres participants. Le timing est serré. Nous étions moins à l’aise pour basculer le rôle du coach d’un participant à un autre. Je suis optimiste. Nous étions à la première séance de ce nouveau semestre. Ma réaction et mes pensées ont été : « Le groupe est nouveau. Il va ré-apprendre et s’adapter ».

Nous avons clôturé le coaching et fait le débrief avec le gout amer de ne pas avoir eu assez de temps. Il était midi passé. Nous devions partir et fermer la salle. Un groupe de 3 personnes (un coach, Anissa la coaché et Sabine l’observatrice) se constitua pour rester un moment sur un banc à l’extérieur de la salle pour refaire un atterrissage du coaching. Le besoin de prendre soin des uns des autres est un élément important du groupe. Il se fait ressentir dès cette première séance.

Les séances suivantes de l’intervision 2022-S2

Le mois suivant, en octobre, nous reprenons le coaching tournant. C’est, selon nous, la meilleure formule pour tous pratiquer. Cette fois-ci, c’est Nathalie F la coaché et moi, Alice, l’observatrice. Geoffrey est à distance pour raison familiale. L’utilisation du mode hybride n’a pas d’incidence sur la dynamique du groupe. Plusieurs interrogations sont posées, en particulier pour mieux prendre soin des émotions du coaché. Nous nous sentons tous fortement impliqué dans nos échanges. Le changement de coach durant le coaching tournant est fréquent, soutenu afin de respecter nos contraintes de temps. La demi-journée passe vite. Nous rencontrons des difficultés mais nous avons confiance dans le groupe. L’intention du coach change à chaque changement de coach. Cela nous paraît problématique. Le coaché doit se réadapter constamment à son nouveau coach. Les alliances se créent et sont brisées en suivant. Le groupe se perd entre sa volonté de bien réaliser le coaching (aider au mieux le coaché dans sa problématique) et pratiquer et expérimenter le coaching dans le rôle de coach. Le coaching est-il pour le coaché ou pour le coach ? L’envie de prendre soin des uns des autres est prédominant.

Un malaise persistait dans le fonctionnement du groupe pour la réalisation des coachings. En fin de séance nous reprenons un temps pour discuter du mode opératoire du coaching tournant.

Le nouveau mode opératoire défini en octobre
Un point de cassure

C’est le début de l’hivers. Lors de notre icebreaker pour nous retrouver à la séance suivante en novembre, nous sommes plusieurs à exprimer de la fatigue, un planning chargé entre vie personnelle et vie professionnelle et des difficultés pour se lever le samedi matin. Pourtant nous sommes tous là. Tous les 7. Et c’est ce qui nous porte, notre motivation.

Nous prenons un temps pour parler du coaching avec les émotions. J’ai suivi précédemment une formation sur le sujet avec Daniel Chernet. Le groupe est friand des moments de partage. En 5 minutes, je présente quelques notions clés qui me semble pertinent pour le groupe. Les 2 minutes suivantes permettent d’échanger et partager les éléments que nous souhaitons approfondir lors de notre expérimentation du jour.

Le groupe se lance dans un nouveau coaching avec une écoute particulière aux émotions. Alice et Anissa prennent principalement le rôle de coach en apportant les questions. En présence de l’émotion, l’ambiance est délicate. Nous terminons le coaching afin de respecter le timing de la séance en prenant en compte le temps du débrief. Les avis, remarques et ressentis sont alors donnés par chacun. Les retours sont disparates. Si certains ont beaucoup aimé l’apprentissage issu de cet exercice, d’autres ont perçu des difficultés et des dérives du coaching. Le terme « carton rouge » est utilisé pour exprimer le ressenti vis-à-vis de la réalisation. Les différences entre coaching et thérapie sont un sujet encore non approfondi par le groupe. L’organisation de la bulle de coaching est à nouveau remise en cause. Une nouvelle fois plusieurs participants restent discutés après la fermeture de la salle. C’est sous un chaleureux soleil d’hier que le groupe poursuit la discussion et crée de nouvelle alliance.

WhatsApp, le 19 novembre de Anissa : « Encore une belle séance d’intervision qui nous donne l’opportunité en tant que coach et en tant qu’humain de contacter ce qui se passe pour nous dans l’ici et maintenant. Avec quoi je repars émotionnellement ? De quoi ai-je besoin pour que cela soit plus ajusté pour moi ? Ce sont les questions que nous nous sommes posées à 5 au soleil à l’extérieur.

Merci à toutes/s pour cette matinée, ces moments (mêmes inconfortables) sont des bulles précieuses qui donnent l’occasion de continuer à grandir.

Bises et bon week-end 😘 »

 

WhatsApp, le 19 novembre de Nathalie F : « J’ajouterai que nous vivons une alliance de groupe incroyable et rare. »

Le dénouement

Nous voici en décembre. Cette fois-ci, c’est Geoffrey qui propose de faire une courte présentation/introduction à l’analyse transactionnelle. Carole, elle, profite de vacances au soleil de la Martinique. Nous sommes, pour cette séance, 6 participants.

J’ai, de mon côté, repensé à nos précédentes discussions et aux conflits générés. La bonne entente dans le groupe est bien présente. La volonté de prendre soin des autres est très présente. Et justement trop présente. Je prépare une illustration pour mieux différentier la bulle de coaching avec les moments de partage et d’interaction.

Le poster "La bulle de coaching"

Ceci est la protection des individus au sein du groupe. Pour cela, je distingue 3 phases.

  • Phase 1, avant la bulle de coaching. Le groupe nécessite de se synchroniser. Il définit ensemble les éléments d’organisation de la bulle de coaching (par exemple les rôles, le timing, l’objectif de l’exercice). Chacun porte attention aux idées de chacun des participants. La confiance réciproque au sein du groupe permet à chacun de s’exprimer. Le groupe est uni et définit ainsi le cadre sécurisant pour que chacun est sa place dans la réalisation de la prochaine bulle.
Phase 1 de la bulle de coaching
  • Phase 2, la réalisation de la bulle de coaching. Les rôles étant définis à la précédente phase, les coachs peuvent se consacrer entièrement à leur coaché. Une alliance privilégiée se créée entre le coach et le coaché. Une bulle hermétique facilite le coaché pour travailler sur lui-même. Les observateurs, eux, peuvent avoir un recul sur la situation. Il n’est plus question de détourner l’attention du groupe sur un autre élément que le coaché lui-même. Nous sommes là pour lui, pour l’aider à avancer sur sa problématique. En fin de coaching, le coaché est accompagné pour clôturer le coaching. La gestion de temps est maîtrisée par les coachs aidés par les observateurs. La bulle peut prendre fin lorsque le coaché est ok pour terminer l’échange. Il se trouve stable pour sortir de la bulle.
Phase 2 de la bulle de coaching
  • Phase 3, après la bulle de coaching. La bulle de coaching est percée. Il ne s’agit plus de travailler sur le coaché car il ne dispose plus de sa bulle de protection. Cette phase permet aux coachs de discuter sur ce qui s’est passé pendant la bulle. Les ressentis de chacun (coaché, coachs, observateurs) sont partagés. L’analyse de la situation avec l’expertise de chacun permet une réflexion sur nos pratiques. Alors que la phase 2 précédente est une phase d’apprentissage du coach par la pratique, nous sommes maintenant dans la phase 3, la phase d’apprentissage par le collectif. La richesse de nos profils fait la richesse de nos apprentissages.
Phase 3 de la bulle de coaching

La pancarte semble faire sens au groupe. Nous partons pour notre expérimentation du jour. Anissa amène un sujet et prend le rôle du coaché. Nathalie F et Geoffrey prennent les rôles d’observateurs. Sabine, Alice et Nathalie Z sont les coachs. Nous revoyons nos places dans la salle pour que les coachs soient en face du coaché. Les observateurs encadrent donc le coaché. Notre nouvelle disposition facilite l’alliance. Elle laisse davantage de place au coaché et les observateurs joue un rôle de protecteur.

Une fois l’exercice réalisé, nous avons constaté :

  • Le groupe est plus confortable à 6 personnes. On peut définir ainsi 1 coaché, 2 observateurs et 3 coachs.
  • Une bulle de 20/25 minutes permet aux 3 coachs de prendre la main environ 7 minutes.
  • Le coach 1 ouvre le sujet et crée l’alliance. Le coach 2 recrée sa propre alliance avec le coaché et poursuit le coaching. Le coach 3 crée une nouvelle alliance et gère l’atterrissage.

 

Geoffrey transmet au groupe un compte-rendu de cette séance afin d’entériné notre pratique.

 « Nous avons trouvé cette pratique fluide, agréable et globalement très satisfaisante. 

On a noté que les coachs pouvaient décider de pratiquer au choix l’ouverture, le milieu de séance ou la fermeture. Ce qui est très intéressant. On note une nette progression dans l’ensemble de nos compétences respectives de tous les participants.

Encore merci pour cette belle et riche expérience. 🙏 »

 

C’est la confiance dans le groupe qui nous a fait persévérer et avancer. Elle a porté ses fruits.

La célébration du groupe

Le 26 octobre 2023, Anissa, Nathalie F, Geoffrey et moi présentions notre retour d’expérience lors de l’Agile Tour Bordeaux.

Conférence à l'Agile Tour Bordeaux

 

Avec la conférence « N’oublie pas ta bulle », nous avons décortiqué l’évolution de notre groupe. Nous l’avons illustré avec le modèle Tuckman et avons présenté nos conclusions.

 

 

Nous avons été enchanté de construire cette consolidation de notre apprentissage et de partager notre expérience.

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Vivre avec son passé

Titre : Vivre avec son passé

Auteurs : Charles Pépin

lu en novembre 2023

J’ai acheté ce livre car le club de lecture de Bordeaux Agile l’a sélectionné pour leur rendez-vous de Novembre 2023.

 

Dans ce livre, l’auteur donne des outils pour aller de l’avant. Il fournit une analyse des différentes types de mémoires et vient porter une réflexion au présent.

L’idée principale que je retiens de ce livre est que LE PASSÉ EST DYNAMIQUE.
C’est un concept que j’ai trouvé pertinent et qui pousse à l’action.

Je recommande ce livre. Il a 270 pages, avec des caractères relativement gros. Il peut être lu en 3 ou 5 jours selon ta vitesse de lecture !
Et qui peut prétendre ne pas avoir un passé (heureux ou malheureux) ?

L' effet rebond ou l'effet ours blanc

Chercher obstinément à oublier ou ne pas penser à quelque chose, le fixe dans notre exprit. Cela entraine, en plus, un état dépressif.

 

Les différents types de mémoire

Le mémoire épisodique s’appuis sur nos émotions.

La mémoire sémantique s’appuis sur notre apprentissage des mots et des codes.

La mémoire procédurale s’appuis sur la répétition (comme le vélo ou la voiture)

Les mémoires courtes :

  • La mémoire de travail (tel la mémorisation d’un numéro de téléphone que l’on va se souvenir 2 minutes puis l’oublier)
  • La mémoire sensorielle avec nos 5 sens

Vivre avec son passé en 3 mouvements

« Un premier mouvement vers le passé, mouvement d’accueil autant que de réécriture.« 

Parler ou récrire sur son passé permet de refaire le refaire vivre à nouveau. Il s’imprègnera d’une nuance de ce nouveau récit.

 

« Un deuxième mouvement vers l’avenir, mouvement d’action.« 

Par nos nouvelles expérience, se remémorer le passé au présent en faisant des liens permet de renforcer notre identité. C’est un apprentissage de qui nous sommes.

 

« Un troisième mouvement vers le monde et les autres, mouvement d’ouverture qui favorise le passage du premier mouvement au deuxième.« 

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Coacher les émotions

Titre : Coacher les émotions

Auteurs : Daniel Chernet

Lu au format électronique à la bibliothèque universitaire en décembre 2020.

Relu au format papier en juin 2021.

Participation à la Formation « Manager et Coacher les émotions » avec Daniel Chernet en octobre 2022.

Prendre soin de notre émotion, c’est l’accueillir pleinement. C’est souvent en cherchant à la combattre qu’on la renforce. La vivre lui fait perdre de l’impact.

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Coacher, 6 étapes pour structurer sa pratique

Titre : Coacher, 6 étapes pour structurer sa pratique

Auteurs : Stéphane Seiracq

Lu en mars 2019. 

J’ai participé à la conférence de Stéphane Seiracq pour le lancement du livre en 2019. Je l’ai lu puis j’ai participé à la formation « Master2 en coaching professionnel » avec l’auteur Stéphane Seiracq.

L‘intérêt de cet apprentissage est la pratique du Macro processus.

Etape Sollicitation

Etablir la relation.

Explorer le contexte.

Impliquer le client dans son accompagnement, en lui faisant expliciter sa demande.

Exemple de questions : Qu’attendez-vous de ce coaching ? Qu’est-ce qui vous amène ? Pourriez-vous me dire où vous en êtes ? Qu’est-ce qui s’est passé depuis la dernière fois ? Qu’est-ce qui vous empêche d’arriver à votre poste idéal ?

Etape Mission

Cadrer la mission au travers d’objectifs et d’indicateurs de mesure déterminés par le client. Explorer le contexte.

Valider les engagements réciproques.

Exemple de questions : Qu’attendez-vous de moi ? Qu’est-ce que vous voulez travailler aujourd’hui ? En quoi cette séance vous serez bénéfique ? Qu’est-ce qui sera différent à la fin de la séance ? Avec quoi voulez-vous repartir à la fin du coaching ?

Etape Intervention

Intervenir pour créer un espace propice au changement et initier une modification du schéma de pensée.

Agir sur les représentations du client pour créer les conditions d’un changement.

Exploration des conditions de changement.

Etape Projection

Entrainer le client en lui proposant des actions concrètes tout en veillant à l’écologie. Favoriser le maintien et l’aboutissement du changement souhaité. Essai. Erreur. Ajustement.

Exemple de questions : Quels sont les obstacles que vous pensez rencontrer ? Que pouvez-vous imaginer pour les surmonter ? Quels sont les impacts de ce changement ? Quels sont les contre-indications de ce changement ?

Etape Consolidation

Consolider les acquis. Ancrer les changements.

Favoriser les apprentissages. Généralisation. Validation.

Exemple de questions : En quoi les résultats obtenus correspondent à votre idéal ? En quoi cet état vous convient ? Comment pourriez-vous augmenter les bénéfices du changement ? En quoi cela vient toucher ce qui est important pour vous ? Dans quel autre contexte serait-il intéressant d’appliquer les même principes ?

Etape Distanciation

Autonomiser le client. Renforcement d’acquis.

Rupture du lien.

Exemple de questions : Sur une échelle de 1 à 10, vous pourriez me dire où vous en étiez quand nous avons débuté et où vous en êtes maintenant ? Comment allez-vous poursuivre après ce coaching ? Qu’est-ce que ce coaching vous a permis ?

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La cinquième discipline

Titre : La cinquième discipline

Auteurs : Béatrice Arnaud, Alain Gauthier

lu en avril 2023

Introduction

Les 3 capacités d’apprenance de base :

  • clarifier les aspirations
  • engager des conversations réflexives
  • comprendre la complexité

Approfondissement

1.Travailler ensemble

2.Impreigner le changement nous-même

3. Pas de destination ultime

Les 5 disciplines

  • la pensée systémique
  • la maîtrise personnelle
    1. Approfondir notre approche des choses
    2. concentrer notre énergie
    3. développer notre patience
    4. voir objectivement la réalité
  • les modèles mentaux
  • la vision partagée
  • l’apprenance en équipe

La cinquième discipline : la pensée systémique

  • La boucle de rétroaction
    • amplificatrice
    • régulatrice
  • Effet retard 

TIPS : Mise en place du DAA (Debriefing Après Action)

Poser 3 questions :

  • Qu’est-ce qui s’est passé ?
  • Qu’est-ce que nous attendions ?
  • Que pouvons-nous apprendre de l’écart ?

Permet de relier l’action à la réflexion.

==> équipe apprenante.

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Que faire des cons ?

Titre : Que faire des cons ?

Auteurs : Maxime Rovere

lu en septembre 2021

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Notre corps ne ment jamais

Titre : Notre corps ne ment jamais

Auteurs : Alice Miller

lu en juin 2020

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Visual board

Mettre en place le support visuel de l’avancement du projet

Voici un rappel des éléments d’utilisation d’un « visual board » qui, selon moi, le rend efficace.

L’objectif principal d’un tableau d’avancement est d’apporter de l’information pour piloter la suite du projet. Il permet de récupérer des indicateurs. L’analyse de ces indicateurs définira les actions pertinentes à mener.

Pour cela, le tableau doit être le plus simple possible. La simplicité du tableau permet également de ne pas perdre de temps inutilement.  Il doit être vivant, dynamique. Si le tableau n’avance pas, comment peut-il aider à l’avancement du projet ? 

Alors, comment avoir un tableau dynamique et vivant ?

Le tableau permet de visualiser où on va (l’objectif) et ce qui a été fait (ce qui nourrir la motivation). Des éléments facilement déplaçables (par exemple des post-its) représentent des tâches suffisamment petites pour qu’elles soient réalisées d’une seule traite. Cela permet de démarrer facilement une tâche et de la clôturer rapidement. Là, ça avance …

Je différentie néanmoins deux types de tâches : Les tâches qui apportent immédiatement de la valeur et les tâches sans valeur immédiate. Ces dernières sont à faire, à ne pas accumuler. Je les visualise et les comptabilise pour en maîtriser l’importance. Elles représentent une charge de travail.

J’organise le tableau pour une période la plus courte possible (par exemple, une semaine). Cela donne des résultats plus rapidement. Cela permet également de se réadapter plus facilement à un contexte toujours évolutif. Les informations sont alors plus précises et pourront être lissées dans le temps.

En fin de période, je récupère, récolte les données. Quelle charge utile a été réalisée ? Quelle charge globale a été réalisée ? J’identifie les informations pertinentes. J’analyse les indicateurs. Je définis les actions pour la semaine suivante. J’avance … Je progresse …

Le tableau est utile.

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Aller de l’avant

Dans les sociétés, nous sommes tous amenés à prendre des décisions. Les dirigeants donnent la direction. Les managers définissent les projets. Et les développeurs s’organisent pour mettre en forme les projets.

Alors que j’intègre la société Loom, jeune start-up, celle-ci s’associe à la société Abeal pour proposer des meetups. Je participe alors à la mise en place du premier meetup afin de co-animer cet évènement. Je choisis le sujet : la Facilitation Graphique.

Beaucoup de monde semble connaître ce sujet ou plutôt en a entendu parlé. Cependant je rencontre peu de personnes qui exploitent ces outils aujourd’hui. Mind Mapping. Sketchnote. Scribing. Ça parle, oui, mais qui l’utilise ? Ouvrir le sujet en meetup permet de partager nos avis et expériences et identifier les contraintes et nos freins. Pour ma part, je suis convaincue de l’apport engendré par ces techniques pour nos prises de décision et pour passer à l’action.

Alors, allons-y.

Fonctionnement du cerveau

Alors que je préparais mon sujet sur la facilitation graphique, je lisais le livre de Simon Sinek ; « Start with Why ». Je retiens le passage suivant.

« The neocortex, [our Homo sapien brain,] is responsible for rational and analytical thought and language. … The limbic brain is responsible for all of our feelings, such as trust and loyalty. It is also responsible for all human behavior and all our decision-making, but it has no capacity for language. … when we communicate from [the limbic brain to the neocortex], we’re talking directly to the part of the brain that controls decision-making, and our language part of the brain allows us to rationalize those decisions. ».

Alors moi qui suis scientifique avec un esprit logique, je reste interpelée par ce concept. Une partie de mon cerveau gère le langage, les mots, le texte. Une autre partie de mon cerveau est associée à mes sentiments. Et c’est cette deuxième partie de mon cerveau que j’utilise lors de ma prise de décision.

Mais alors, pour développer nos facultés à prendre des décisions, devons-nous développer notre propre perception et notre propre interprétation ? Développer notre créativité nous aiderait-il à la prise de décision ?

Afin d’essayer les arguments retenus de ma lecture, je suggère de commencer à dessiner puis d’ajouter du texte. Cela devrait aider à nous décider.

Alors, allons-y.

Apprendre à désapprendre

Pour démarrer avec la facilitation graphique, je me suis initiée au Mind Mapping. Je souhaitais préparer une présentation Power Point. C’est l’idéal pour commencer. Une présentation doit rester simple, épurée, concise et lisible. Pour chaque nouvel apprentissage, le premier conseil est : « Commencer simple ». Dans un premier temps, nous enlevons les anciens automatismes et nous décomposons nos nouveaux raisonnements. Ensuite les nouveaux automatismes s’installent d’eux-mêmes.

Il est vrai qu’au début il est perturbant de ne plus écrire. L’objectif est d’identifier les idées et de les exprimer avec un mot, ou expression, et de l’illustrer avec une image. Nous en n’avons pas le réflexe mais l’habitude vient très vite. C’est plus en accord avec le fonctionnement de notre cerveau.

L’intérêt de la facilitation graphique est de réfléchir autrement et d’apporter une nouvelle vision. Pour illustrer cette idée, j’apprécie la phrase de Einstein que je note ici :

« C’est pure folie de faire sans arrêt la même chose et d’espérer un résultat différent. » Albert Einstein.

Désapprendre pour réapprendre autrement.

Alors, allons-y.

Donner de la valeur

Comme vous, je suppose, pour m’intéresser à un nouveau sujet, je regarde d’abord sur Internet. Pour notre sujet de facilitation graphique nous trouvons plein de super croquis, avec des traits assurés. Alors non. L’intérêt du Sketchnote et du Mind Mapping n’est pas de faire de jolis graphiques ou des dessins magnifiques. Leurs utilisations doivent avant tout nous apporter, à nous, de la valeur. Donc qu’importe l’aspect esthétique. Je dessine oui, mais l’intérêt derrière est de développer la créativité, d’utiliser le cerveau et nos facultés autrement.

Lorsque l’on propose un speech, rien de plus agréable pour l’auditoire d’avoir un discours construit, clair, organisé et du coup facile à suivre. J’utilise le Mind Mapping pour préparer les speechs. Cela m’aide à structurer mon discours. Les idées sont alors organisées sur le papier et dans ma tête. La réalisation du Mind Mapping m’aide également à considérer le sujet avec un nouvel angle de vu. Cela rajoute de la pertinence au sujet.

Plus concrètement, je vais utiliser le Mind Mapping pour préparer et organiser mes sujets ; pour des présentations, des speechs ou bien des comptes-rendus. Par contre, je vais utiliser le Sketchnote pour de la prise de note et également les comptes-rendus.

Pour la réalisation des Sketchnotes, un autre aspect m’interpelle ; Lorsque nous participons à nos nombreuses réunions, notre participation prend une autre tournure. En effet, le Sketchnote développe une présence plus active. C’est marquant ; lorsque j’écoute, je retranscris ma perception de la réunion par des illustrations et du texte. L’objectif est de laisser ressortir les idées, les ressentis. Alors que du texte serait long et ennuyeux, des illustrations sont plus explicites, plus fidèles et plus attractives. Le texte reflète difficilement l’impact de la discussion sur moi-même. Les images ont plus de sens. Elles rappellent mieux nos sentiments. « Elles nous parlent ». Nous sommes alors plus à même de partager nos propres messages et nous les mémorisons mieux.

Ensuite, pour aller vers quelques choses de plus sérieux, nous pouvons aussi découvrir le Scribing. Celui-ci consiste à réaliser en grand format en équipe le support visuel de notre réflexion en Live. Là, ça devient un vrai métier. Un art tout à fait pertinent et intéressant … à découvrir et à exploiter.

Alors, allons-y.

Se comprendre

Le point essentiel de la facilitation graphique est la perception des idées. Chacun interprète les messages à sa manière. Lorsque je transmets un message, une idée, mon discours reflète-il bien ma perception ? Et pour les interlocuteurs, qu’en est-il de leur perception du message ?

Chacun va associer ses propres valeurs au message. Chacun va se faire sa propre représentation, sa propre vision. L’intérêt du Scribing est d’établir et de partager une vision commune. Cette perception, acceptée de tous, va alors permettre à chacun d’y adhérer. Le texte, donnant le contexte, précise un vocabulaire. L’association du texte et des images va donner du sens à des symboles. « Les symboles » deviennent « Nos symboles ». Le partage, la compréhension et l’adhésion à ces symboles provoque un sentiment d’appartenance au groupe. Cela donne une équipe unifiée… vers un même objectif.  Le partage de ces symboles est nécessaire pour la cohésion d’un groupe. La visualisation favorise une compréhension commune et la mémorisation.

Mais là, j’aborde un niveau bien supérieur. Revenons d’abord à la réalisation des choses simples.

Alors, allons-y.

Et pourquoi pas essayer ?

Pour commencer mon premier Mind Mapping, je mets mon idée forte au centre. Je laisse libre cours à mon imagination. Je note les idées qui me traversent l’esprit dans des cercles et je les lis avec des flèches courbes. Avec du bon sens, j’organise mes idées dans l’espace de ma feuille. L’objectif est d’exploiter ses propres idées. Faire en sorte qu’elles prennent forme. Leur donner de la valeur.

Pour aller plus loin, je copie mon Mind Mapping manuscrit, en fait mon brouillon, dans un logiciel tel que Coggle (https://coggle.it/). En ajoutant les images, le Mind Mapping prend tout son sens.

Pour apprendre à utiliser le Sketchnote, je commence par me familiariser avec les éléments de bases : des flèches, des bulles, des contenants et des puces. Rien de bien difficile. Avec un simple rond, carré, point, triangle et trait, il m’est facile déjà de retranscrire mes idées. J’utilise du texte lisible. Eh oui, j’ai réappris à écrire en lettres bâtons ! Vous aurez aussi besoin d’agencer vos idées. Pour la disposition des éléments, je vous recommande d’interroger votre imagination !

Bien sûr, vous trouverez des vidéos sur Internet. J’ai commencé comme ça également. Mais n’oubliez pas l’essentiel ; Créer de la valeur avec votre art.

Alors, vous y allez ?

 

Pour aller plus loin

Lien pour s’initier au Mind Mapping : https://www.creativite.net/mind-mapping-mind-map-tony-buzan-12/

Lien Youtube pour comment faire du sketchnote : https://www.youtube.com/watch?v=tzjBOtdDIpw

 

Alice, consultante chez Loom

Février 2019